La procrastination structurée

Par Marie Mercury

Coucou tout le monde, j’espère que vous allez bien. Je vous retrouve ce vendredi pour un article très spécial. Pour être franche, j’ai pris trois semaines à l’écrire. Mais c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup en ce moment. A savoir, la procrastination. Autant vous dire, que c’est un véritable casse-tête de s’en défaire, une habitude qui peut nous jouer des mauvais tours... J’ai découvert il y a peu un ouvrage très intéressant sur la procrastination structurée.On en parle ?

Qu’est-ce que procrastiner ?

La procrastination (du latin pro « en avant » et crastinus « du lendemain ») est une tendance à remettre systématiquement au lendemain des actions, ce que l’on devrait faire le jour-même.

Une manie à différer des tâches, peut concerner différents domaines : rendez-vous administratifs ou médicaux, rangement de son intérieur, tâches professionnelles , etc. Quel que soit son domaine de prédilection, celui ou celle qui remet tout au lendemain est appelée un procrastinateur. Vous vous reconnaissez ?

La procrastination, souvent confondue avec l’aboulie (perte de motivation) n’est pas à proprement parler une maladie. On parlerait plutôt d’un comportement, on peut donc agir dessus.

Nullement dans l’intention de bannir la procrastination de sa routine. Bien au contraire. Mais plutôt de nous adapter à ce comportement, en maniant, mauvaise foi et automanipulation.

Le paradoxe du procrastinateur

Je l’avoue sans aucune honte aujourd’hui, je suis une procrastinatrice. Et oui malgré le fait que je sois quelqu’un de très organisée et prévoyante (le paradoxe quoi lol). Je m’adonne ainsi à des tâches qui me permettent de me soustraire à une tâche plus importante et urgente. 

Je suis ainsi typiquement ce que l’auteur John Perry appelle un « procrastinateur incurable mais structuré, capable d’abattre une formidable quantité de travail. ».

Mais pour quelle raison s’emploi-t-on à ces activités ? « Et bien parce qu’elles sont prétextes à se soustraire à une tâche plus importante. Une motivation à faire d’autres choses utiles mais a priori moins importante encore ».

De ce fait, si procrastiner est remettre au lendemain ce que l’on devrait faire le jour même, la procrastination structurée est l’art d’en tirer profit.

De quoi me déculpabiliser en lisant tout cela. Je vous recommande vivement la lecture de son ouvrage

. J’ai adoré le lire, il illustre beaucoup ses explications avec des exemples du quotidien, et une bonne dose d’humour. Je n’ai pu m’empêcher de sourire en lisant des passages. Je me retrouvais complètement.

La procrastination oui, mais structurée ?

La procrastination structurée est l’art de mettre à profit cette faiblesse de caractère. Cependant, procrastiner, ne signifie pas une inactivité. On s’adonne la plupart du temps à des activités utiles mais marginales(le jardinage, tailler des crayons etc..).

La procrastination structurée consiste donc à organiser la liste de choses à faire de manière à pouvoir tirer parti de ce constat. Il nous faut pour cela définir par ordre d’importance les tâches qui incombent, celles les plus urgentes et les plus importantes en tête de liste. Ainsi que les tâches incontournables.

La procrastination structurée proposée par l’auteur a pour objectif de rendre possible l’accomplissement de nombreux projet. Néanmoins, ce système requiert de ne jamais faire exactement ce que l’on est censé faire en priorité. Le but est ici d’organiser la liste des choses à faire pour pouvoir avancer sur plusieurs fronts tout en évitant de faire les choses en tête de liste. Cela permet d’abattre une grande quantité de travail, tout en s’adonnant à la procrastination. À terme, ce qui est en tête de liste sera relégué en bas de liste par des tâches encore plus importantes. Il sera alors temps d’accomplir ce travail.

L’auteur John Perry explique également très bien le mécanisme de la procrastination. On commence par imaginer produire un travail parfait, ce qui rend la tâche plus impressionnante qu’elle ne l’est en réalité. Ensuite, au fur et à mesure que la date butoir approche, on cherche plutôt à éviter l’échec et on se résout à produire un travail qui ne sera pas parfait (ce qui n’est d’ailleurs jamais ce que les autres attendent de nous).

Jouer sur les niveaux de priorité, peut-être fort utile, voire même nous transformer en bourreau de travail.

Dès lors que l’on accepte sa condition de procrastinateur structuré, non seulement on se sent mieux, mais on augmente au maximum sa capacité de travail, lorsque le sentiment de culpabilité et le désespoir se dissipent, on comprend mieux les entraves à l’action.

L’organisation et la procrastination

La procrastination structurée consiste donc à créer une liste de chose à faire avec en tête de liste une tâche qui semble « ultra-importante » (mais qui au fond ne l’est pas tant que ça). C’est cette dernière qui nous motivera à accomplir des choses à priori moins importantes. Les to-do list peuvent ici être d’une vraie utilité à un procrastinateur, et ce de trois façons différentes.

  • Commencer par établir une liste de choses simples à faire. Tout en y indiquant des choses que l’on fait spontanément en commençant la journée. Celles faites automatiquement ou presque. On démarre la journée avec le sentiment positif d’avoir accompli beaucoup de choses utiles.
  • Découper les tâches très imposantes en des tâches extrêmement simples est une autre stratégie qui permet d’avancer sans être paralysé par des projets de grande ampleur qui nous semble impossible à réaliser.
  • Une autre stratégie consiste à faire une liste de choses à ne pas faire. Il peut par exemple s’agir de chose qui entraînent des comportement de procrastination. En ne faisant pas ces choses, on a néanmoins l’impression d’avancer, puisqu’on évite de procrastiner et qu’on raye ces actions de sa to-do list au fur et à mesure.

Par exemple, je dois écrire un article pour le blog, qui me demande du temps, mais en perfectionniste, je veux qu’il soit intéressant, facile à lire, bref le mieux possible … plus j’y pense moins j’ai envie de m’y atteler. Pourtant j’adore écrire.

Aussi je vais établir une liste simple de choses à faire au préalable, juste pour le plaisir de les barrer.

  1. Me préparer un thé
  2. Choisir ma tenue du jour
  3. Ne pas lire mes mails
  4. Faire ma routine du visage.
  5. Vider le lave-vaisselle

Ainsi, en suivant ma petite liste, je suis satisfaite d’avoir accompli quelques tâches, avant même de commencer mon travail. Une gratification qui me motive pour la suite, et pour le plaisir de barrer. Un sentiment d’accomplissement, et tout pour ne pas traîner et perdre davantage mon objectif principal, avancer dans la rédaction de mon article.

Aussi, je me rends compte que sur la matinée prévue à cet effet, j’ai été beaucoup plus productive en une heure pour avancer dans mon travail et dans mes tâches quotidiennes. Au final j’ai fait plus de choses qu’en répartissant le tout sur quatre heures sans procrastiner.

L’auteur propose également de s’appuyer sur la musique pour relancer sa motivation et se redonner de l’énergie. Cela peut se faire en programmant une playlist motivante au réveil, ou bien à portée de main tout au long de la journée, pour faire face aux « coups de mou » ressenti sur la journée. J’écoute souvent de la musique en travaillant, et je dois bien le reconnaître, ça me booste énormément.

Le perfectionnisme

Je culpabilise de mon incapacité de mener à terme mes projets. Je m’en sais capable mais une raison ou une autre, je ne m’y refuse. Pourquoi un tel comportement ? Ce comportement tient à ma peur de l’échec. En restant dans l’inachèvement, je ne prends pas le risque d’échouer. Etant une perfectionniste, me soumettre à mon propre jugement me semble un défi insurmontable. Le perfectionnisme est fantasmatique. D’ou me vient ce fantasme ? En quoi ce fantasme de perfection est-il propice à la procrastination ? Il n’est pas simple de faire les choses à la perfection (à supposer que).

Le perfectionnisme mène à la procrastination. La personne perfectionniste s’impose des standards d’excellence extrêmement difficiles à atteindre, voire impossibles.

Je me résous à produire un travail imparfait mais acceptable. Et au final, c’est très bien ainsi et j’en suis satisfaite la plupart du temps. J’en suis toujours à penser avec le recul « mais pourquoi je me suis fait toute cette montagne ? »

En conclusion

Même s’il ne permet pas de dépasser tous les problèmes liées à la procrastination, il permet de mieux vivre sa procrastination et d’en tirer parti pour être plus productif. Si vous procrastinez et que le sujet vous intéresse, ce livre est un incontournable ! Je vous le recommande vivement. Vous verrez les choses sous un autre angle et avec beaucoup d’humour. Je ne vis plus la procrastination comme une faiblesse mais comme une force.

Nous pouvons nous découvrir la capacité d’accomplir beaucoup de choses, prendre conscience de cette valeur, malgré sa tendance à la procrastination. Epanouir au mieux ses dispositions personnelles.

Pour être plus organisé je vous renvoie sur le lien de mon article sur mon planner ici. Il m’aide énormément à dresser mes to-do list et à contourner la procrastination.

Et vous ? Etes vous sujet à la procrastination ? Si oui, en connaissez vous la raison ? Avez-vous peur de l’échec, du jugement ou de mal faire une tâche ? Avez-vous développer une astuce pour y remédier ? J’ai hâte de vous lire. J’espère que cet article vous plaira. Passez un bon week-end. A très bientôt.

2 commentaires

Pasca avril 1, 2023 - 4:00 pm

Excellent article ! Je me retrouve totalement ☺️ Vive les to do list

Marie Mercury avril 3, 2023 - 1:40 pm

Carrément sans elles je serai perdue lol

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